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Editions De L'Olivier
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« Ici, la nuit est belle. (...) Leo avance de tache de lumière en tache de lumière et entre les deux, elle disparaît presque entièrement. Elle est alors exactement ce qu'elle paraît être : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s'efface, la fille qu'on oublie. »
Leo n'est pas rentrée et le printemps s'entête dans sa douceur. Leo ne reviendra pas. La shérif Lauren Hobler découvre son corps au milieu des iris sauvages. Autour de la mort soudaine d'une jeune fille, Les Âmes féroces tisse plusieurs destinées. Pour élucider un mystère, mais lequel?? Celui de Leo, peut-être, et de ses silences. Celui de Lauren, coincée dans une petite ville qui ne la prend pas au sérieux. Il y a aussi Benjamin, Seth et les autres... Les gens de Mercy, qui pensent tous se connaître et en savent si peu sur eux-mêmes.
Envoûtant, surprenant et d'une grande ampleur romanesque, Les Âmes féroces traque la part d'ombre de chacun. -
Le blizzard fait rage en Alaska.
Au coeur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n'aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l'enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Une course effrénée contre la mort s'engage alors, où la destinée de chacun, face aux éléments, se dévoile.
Avec ce huis clos en pleine nature, Marie Vingtras, d'une écriture incisive, s'attache à l'intimité de ses personnages et, tout en finesse, révèle les tourments de leur âme.
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En levant les yeux vers le huitième étage d'une tour du XIIIe arrondissement de Paris, Agnès rejoint en pensée Boris et Tsila, ses grands-parents, et tous ceux qui vivaient autrefois dans le même immeuble. Rue du Château des Rentiers, ces Juifs originaires d'Europe centrale avaient inventé jadis une vie en communauté, un phalanstère.
Le temps a passé, mais qu'importe puisque grâce à l'imagination, on peut avoir à la fois 17, 22, 53 et 90 ans : le passé et le présent se superposent, les années se télescopent, et l'utopie vécue par Boris et Tsila devient à son tour le projet d'Agnès. Vieillir ? Oui, mais en compagnie de ceux qu'on aime.
Telle est la leçon de ce roman plein d'humour et de devinettes - à quoi ressemble le jardin d'Éden ? quelle est la recette exacte du gâteau aux noix ? qu'est-ce qu'une histoire racontée à des sourds par des muets ? -, qui nous entraîne dans un voyage vertigineux à travers les générations. -
« New York enflait de l'optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur ».
Wall Street traverse l'une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l'Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d'une famille d'industriels devenu magnat de la finance, il est l'époux aimant d'une fille d'aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l'écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses oeuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du monde... Pourtant, le vernis s'écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste.
Et si cette illustre figure n'était qu'une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d'autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ? -
Paul a commis l'irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s'est décidé à passer à l'acte, Thomas Lanski était déjà mort... de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu'une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n'est pas vraiment l'auteur.
L'Origine des larmes est le récit que Paul confie à son psychiatre : l'histoire d'un homme blessé, qui voue une haine obsessionnelle à son géniteur coupable à ses yeux d'avoir fait souffrir sa femme et son fils tout au long de leur vie. L'apprentissage de la vengeance, en quelque sorte.
Mélange d'humour et de mélancolie, ce roman peut se lire comme une comédie noire ou un drame burlesque. Ou les deux à la fois. -
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l'extrême.
Prix Pulitzer 2007, La Route s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires aux États-Unis.
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Le corps d'une jeune fille abandonné dans la neige, l'épave d'un avion échoué au fond des eaux, un homme en fuite. Autant d'images qui illuminent le nouveau roman de Cormac McCarthy. Des rues de La Nouvelle-Orléans aux plages d'Ibiza, son héros, Bobby Western, conjugue sa mélancolie à tous les temps.
Cet homme d'action est aussi un mathématicien et un physicien, deux disciplines qu'il a abandonnées après la mort de sa soeur Alicia, disparue mystérieusement dix ans plus tôt. Hanté par la culpabilité, Western trouvera-t-il enfin le repos ?
Roman noir, histoire d'une passion, Le Passager est aussi une parabole sur le déracinement de l'homme moderne.
À quatre-vingt-dix ans, Cormac McCarthy nous surprend une fois de plus par son audace. Entre une conversation sur la physique quantique, un traité de la solitude et la description d'une tempête dans le golfe du Mexique, il se joue des conventions et demeure l'un des romanciers les plus singuliers de notre époque. -
À soixante-quatorze ans, Frank Bascombe se porte comme un charme. En dépit d'une vie marquée par les deuils, les échecs et les séparations, cet optimiste invétéré ne désespère pas de trouver le bonheur. Lorsqu'il apprend que son fils est atteint d'une maladie incurable, il lui propose une virée à la rencontre des monuments d'une Amérique vouée au kitsch : le Palais du Maïs, un hôtel-casino indien, les effigies des « dead presidents » sculptées dans le mont Rushmore... Un dernier voyage au cours duquel père et fils parviendront - peut-être? - enfin à se rapprocher.
Bavard, touchant, égoïste et doué d'un sens inné de la comédie, Frank Bascombe accompagne Richard Ford de livre en livre depuis plus de trente ans. Dans Le Paradis des fous, cet ancien journaliste sportif reconverti dans l'immobilier continue à observer l'Amérique avec férocité. Pour notre plus grand plaisir. -
« On est le 6 décembre 2018, il est midi. Trois semaines que le mouvement a démarré, avec l'impression, ici, que tout ne fait que commencer ».
Qu'avons-nous traversé ces huit dernières années ?
De la révolte des Gilets jaunes à la vie quotidienne en Ukraine sous les bombes, en passant par le grand confinement, la virée en Thaïlande de deux cousins de région parisienne ou la fin tragique d'un éleveur tué par des gendarmes, Florence Aubenas raconte notre époque, au plus près du réel.
Florence Aubenas est grand reporter au journal Le Monde. Elle a notamment publié Le Quai de Ouistreham et L'Inconnu de la poste, qui ont connu un immense succès critique et public. -
Connell et Marianne ont grandi dans la même ville d'Irlande. Il est le garçon en vue du lycée, elle est la solitaire un peu maladroite. Pourtant, l'étincelle se produit : le fils de la femme de ménage et l'intello hautaine connaissent ensemble leur premier amour.
Un an plus tard, alors que Marianne s'épanouit au Trinity College de Dublin, Connell s'acclimate mal à la vie universitaire.
Un jour, tout est léger, irrésistible?; le lendemain, le drame pointe et les sentiments vacillent.
Entre eux, le jeu vient tout juste de commencer.
Sally Rooney réussit le tour de force de donner une dimension unique et universelle à cette histoire. Porté par des dialogues saisissants de justesse, Normal People est un roman magistral sur la jeunesse, l'amitié, le sexe, sur les errances affectives et intellectuelles d'une génération qui n'a plus le droit de rêver, mais qui s'entête à espérer.
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon
Jean-Paul Dubois
- Editions De L'Olivier
- Litterature Francaise
- 14 Août 2019
- 9782823615166
Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre.
Retour en arrière: Hansen est superintendant a L'Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et - plus encore - de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu'il n'est pas occupé à venir en aide aux habitants de L'Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son aéroplane, elle l'emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L'Excelsior, des conflits éclatent. Et l'inévitable se produit.
Une église ensablée dans les dunes d'une plage, une mine d'amiante à ciel ouvert, les méandres d'un fleuve couleur argent, les ondes sonores d'un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman.
Histoire d'une vie, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est l'un des plus beaux livres de Jean-Paul Dubois. On y découvre un écrivain qu'animent le sens aigu de la fraternité et un sentiment de révolte à l'égard de toutes les formes d'injustice.
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Alice, une jeune romancière ayant connu un succès fulgurant, quitte Dublin pour s'installer dans un village d'Irlande. Elle fait la connaissance de Felix sur un site de rencontres. Eileen, la meilleure amie d'Alice, préfère rester dans la capitale et travaille pour un magazine littéraire. Elle renoue avec Simon, un copain d'enfance qui n'a jamais caché son attirance pour elle. Malgré la distance, Alice et Eileen se parlent presque tous les jours, ou plutôt elles s'écrivent. Des e-mails aussi drôles qu'intimes où elles laissent libre cours à leurs réflexions sur le sexe, l'amour, l'argent, l'amitié, la politique.
Mais le monde s'assombrit. L'inégalité, l'injustice, la violence ne cessent de grandir. Comment continuer à se comprendre, s'aimer et admirer la beauté qui nous entoure quand le pire semble inévitable ?
Après Normal People, Sally Rooney nous fait partager les rêves et les déceptions de ces enfants du siècle avec une franchise et une justesse remarquables. -
« La première fois que j'ai entendu parler de Thomassin, c'était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d'acteur. Elle m'avait montré quelques-unes des lettres qu'il lui avait envoyées de prison. Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n'aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer. Je lui ai précisé que je n'écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l'assassinat d'une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir. » F. A.
Le village, c'est Montréal-la-Cluse. La victime, c'est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l'histoire d'un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes - tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l'enquête policière, L'Inconnu de la poste est le portrait d'une France que l'on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d'entre eux la dignité d'un destin.
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Le quai de Ouistreham
Florence Aubenas
- Editions De L'Olivier
- Litterature Francaise
- 25 Février 2010
- 9782879296777
En immersion dans le pays profond, où J.F. cherche travail désespérément. Comment vit-on en France, aujourd'hui, quand on a un revenu inférieur au Smic ? voire pas de revenu du tout ? Pour le savoir, Florence Aubenas quitte temporairement sa famille, ses amis et son emploi de grand reporter au Nouvel Observateur pour vivre pendant 6 mois dans la France de tout en bas. Embauchée d'abord comme femme de ménage dans une ville de province, cumulant les contrats précaires, elle plonge dans un autre monde. Un monde où le travail est rare et les nuits brèves, l'exploitation maximale et la solidarité minimale. Où les lieux de rencontre sont le Pôle emploi et l'hypermarché local. Entre colère et résignation, chacun lutte pour sa survie.
Document exceptionnel sur des Français invisibles, ce livre est aussi une extraordinaire galerie de portraits, un récit où la condition humaine se dévoile dans toute sa nudité. Comme le classique Dans la dèche à Paris et à Londres (George Orwell), En France devrait faire date dans l'histoire du journalisme.
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« Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur ».
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.
À son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l'URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l'école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom.
Ce premier roman est construit autour d'une vie entre deux langues et deux pays. D'un côté, la Russie de l'enfance, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent, celle des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l'autre, la France, celle de la materneltchik, des mots qu'il faut conquérir et des Minikeums.
Drôle, tendre, frondeur, Tenir sa langue révèle une voix hors du commun. -
« Aux confins de la Louisiane, une île porte le prénom de mon père.
Chaque jour, elle s'enfonce un peu plus sous les eaux. »
Il a fallu que son esprit vogue jusqu'à l'Isle de Jean-Charles pour qu'elle se retrouve enfin face à son père. Qui est cet homme à la présence tranquille, à la parole rare, qui se dit sans mémoire ? Pour le découvrir elle se lance dans un projet singulier : lui rendre ses souvenirs, les faire resurgir des objets et des paysages.
Le premier lieu à arpenter est l'atelier où il a amassé toutes sortes de curiosités, autant de traces qui nourrissent l'enquête sur ce mystère de proximité : le temps qui passe et ces grands inconnus que demeurent souvent nos parents. Derrière l'accumulateur compulsif, l'archiviste des vies des autres, se révèlent l'homme enfant marqué par la guerre, l'artiste engagé et secret. Peu à peu leur relation change, leurs écritures se mêlent et ravivent les hantises et les rêves de toute une époque.
À travers cette géographie intime, Hélène Gaudy explore ce qui se transmet en silence, offrant à son père l'espoir d'un lieu insubmersible - et aux lecteurs, un texte sensible d'une grande beauté. -
Ashaway, Rhode Island, 2009. Marie a 13 ans lorsque sa grande soeur, Angel, participe au meurtre d'une autre jeune fille, Beatriz dite Birdy. Ocean State retrace la genèse du crime et les conséquences dévastatrices sur les destins de chacun. Marie devient la dépositaire de cette histoire tragique, la mémoire de Birdy. Elle raconte l'adolescence et ses tourments, l'ennui, les secrets impossibles à cacher dans la petite communauté latino, les élans amoureux aussi intenses que versatiles, l'obsession morbide pour l'apparence. Stewart O'Nan renoue avec la veine noire qui est la sienne. Si le roman flirte avec le thriller, déployant une intrigue impeccable, son centre de gravité est ailleurs : il est dans les regards, les non-dits, les frustrations et les blessures, tout ce qui construit ou détruit les existences, tout ce qui pousse des gens ordinaires à basculer dans la violence.
Né en 1967 à Pittsburgh, Stewart O'Nan publie son premier roman alors qu'il a vingt ans à peine. Il a construit depuis une oeuvre forte, variée, qui explore la société et l'histoire américaine. Tous ses livres ont paru aux Éditions de l'Olivier. -
Margaret est une jeune irlandaise née à Cork dans une famille et une époque, le XIXe siècle, incapables de lui promettre un destin à sa hauteur. Son mentor, un professeur de sciences, la pousse à se grimer en garçon afin de suivre les études de médecine qui la passionnent. Elle bande ses seins, achète des vêtements masculins, change l'intonation de sa voix et devient Jonathan Mirandus Perry. Mais derrière la réussite éclatante, Margaret apprend à se cacher sans cesse. Afin d'être pleinement ce qu'elle veut, elle doit mener une double vie ou plutôt une vie multiple. Inspiré de l'histoire vraie du Dr James Miranda Barry, le premier roman de E.J. Levy a choisi un angle inédit : certains considèrent ce personnage réel comme le premier transsexuel de l'histoire. Levy défend un autre point de vue. Selon elle, Jonathan et Margaret cohabitent dans la même peau, l'un suivant la carrière ascendante d'un homme, l'autre s'autorisant dans l'intimité la plus secrète à être une femme amoureuse.
« Ce roman nous pousse à mettre de côté notre conception de l'existence pour entrer dans la peau d'un personnage hors du commun. C'est ce que font les très bons romans : nous faire réfléchir autrement ».
Richard Russo. -
Les premiers mots de Vie animale résonnent encore dans l'esprit de ses lecteurs : « On en voulait encore. » Il a fallu douze ans à Justin Torres pour publier un deuxième livre. Roman traversé de fulgurances poétiques, objet littéraire singulier, Blackouts entremêle fiction et réalité. Un homme de 27 ans d'origine portoricaine nous raconte une histoire. Celle de son ami Juan et d'un livre retrouvé. Celle d'un passé réduit au silence. Celle d'un temps pas si lointain où l'homosexualité était considérée comme une maladie.
Juan et le narrateur se sont connus à l'hôpital psychiatrique. Juan est plus âgé, charismatique et fascinant. Il vit dans un lieu appelé le Palais, complexe résidentiel situé en plein désert qui abrite une grande communauté queer. Atteint par la maladie, Juan confie à son jeune complice une mission : poursuivre ses recherches sur Jan Gay (personnage bien réelle du début du XXe siècle), anthropologue lesbienne oblitérée de la mémoire collective qui a vu son travail pionnier être bafoué, détourné. De ce dialogue entre deux générations, Justin Torres tire un roman inclassable. Par le geste fictionnel, il tente de dire, de comprendre et de réparer la réalité douloureuse de l'Histoire. -
« Je lui demande à quoi il pense et sans lui laisser le temps de répondre je jette un coup d'oeil en bas de la falaise, je dis que c'est plutôt haut vu d'ici, tu t'imagines sauter des fois ? »
Max n'a pas mis longtemps avant d'emmener Lou sur le bunker qui fait face à la mer. Les deux amis s'y retrouvent presque tous les soirs de ces vacances caniculaires, regardent partir les ferrys et la parole se délie au fur et à mesure que les bières descendent. C'est un de leurs points communs, de ne pas être trop bavard. Il y a aussi l'ennui, les jeux qu'ils s'inventent, cette ville qu'ils sillonnent avec sa jetée, comme un pont vers le néant. Les pêcheurs s'y disputent les meilleurs emplacements et au bout, on saute dans l'eau en évitant les rochers. On passe à l'âge adulte.
Comment devenir un homme quand les pères ont la main lourde les soirs de défaite de l'OM ou sont absents et que les frères sont partis ?
Dans un premier roman débordant de tendresse, Eliot Ruffel explore le langage des corps et des regards. Au coeur des silences, se dégagent la beauté et le drame d'une amitié. -
« Elle sort de la forêt seule sur son cheval. Âgée de dix-sept ans, dans la froide bruine de mars, Marie, qui vient de France ».
Que disent les livres d'histoire sur Marie de France ? Qu'elle est la première femme de lettres à écrire en français. Pourtant, sa vie reste un mystère. Matrix lève le voile sur ce destin hors du commun.
Expulsée de la cour par Aliénor d'Aquitaine, la « bâtarde au sang royal » est contrainte à l'exil dans une abbaye d'Angleterre. Loin de la détruire, cette mise à l'écart suscite chez elle une révélation : elle se vouera dès lors à la poursuite de ses idéaux, à sa passion du texte et des mots. Dans un monde abîmé par la violence, elle incarne la pureté, transcendant les obstacles grâce à la sororité.
Moderne, frondeuse et habitée par une grande puissance créative, Marie de France devient l'héroïne absolue, le symbole des luttes d'émancipation bien avant que le mot « féminisme » existe. -
Nous sommes en 1971, à la veille de Noël, la météo annonce une importante perturbation. Russ Hildebrandt vit avec sa femme, Marion, et leurs enfants dans une banlieue cossue de Chicago. Pour ce pasteur libéral, l'attirance qu'il ressent à l'égard d'une jolie paroissienne est un vrai cas de conscience. À ses tourments s'ajoute l'arrivée de Rick Ambrose, le jeune pasteur cool qui cherche à l'évincer à la tête de l'association de jeunes qu'il a créée.
Soudain, tout s'accélère... La guerre du Vietnam fait rage, la contestation s'étend, les enfants s'émancipent, la musique change. Sex, drugs & rock'n'roll.
Avec humour, empathie et une incroyable virtuosité, Jonathan Franzen sonde la vie intime de chacun de ses personnages, décrypte leurs désirs, fouille leur passé. Crossroads marque le retour de cet immense écrivain à son thème favori : la famille américaine. Elle est le microcosme où s'affrontent la passion et la dépression, l'amour et la haine, l'ancien et le nouveau. -
Conversations entre amis
Sally Rooney
- Editions De L'Olivier
- Litterature Etrangere
- 5 Septembre 2019
- 9782823610710
Dublin, de nos jours. Frances et Bobbi, deux anciennes amantes devenues amies intimes, se produisent dans la jeune scène artistique irlandaise comme poètes-performeuses. Un soir, lors d'une lecture, elles rencontrent Melissa, une photographe plus âgée qu'elles, mariée à Nick, un acteur. Ensemble, ils discutent, refont le monde, critiquent le capitalisme comme les personnages de Joyce pouvaient, en leur temps, critiquer la religion. Ils font des photographies, ils écrivent, ils vivent. C'est le début d'une histoire d'amitié, d'une histoire de séduction menant à un « mariage à quatre » où la confusion des sentiments fait rage : quand Frances tombe follement amoureuse de Nick et vit avec lui une liaison torride, elle menace soudainement l'équilibre global de leur amitié.
Mais Conversations entre amis n'est pas qu'une banale histoire d'adultère : c'est avant tout le portrait attachant, empathique, des jeunes gens contemporains, ces millenials qui ne parviennent pas à trouver leur place dans le monde que leur ont laissé leurs aînés. La voix de Frances, poétique, désinvolte, parfois naïve, d'une extraordinaire fraîcheur est, par de multiples aspects, celle de sa génération.
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Un matin, Iréna découvre ses voisins juifs alignés devant l'entrée de leur magasin. Un gendarme les tient en joue : ordre des Allemands. Le lendemain, ils sont agenouillés, brutalisés, avant d'être assassinés. Leur magasin est pillé. Dans ce village ukrainien, la catastrophe est en marche, et elle provoque chez la jeune paysanne un sursaut. L'effroi de ne pas avoir pu secourir ses voisins se double de celui que lui inspire son mari, un brute qui la maltraite. Il faut partir.
Commence alors une longue errance aux accents prophétiques. De village en village, Iréna proclame que le Christ était juif, et que lever la main sur ses descendants est un crime inexpiable. Menacée par les hommes et protégée par les femmes - paysannes, aubergistes ou prostituées -, Iréna accomplira son destin jusqu'au bout.
« L'Histoire est un cauchemar dont je cherche à m'éveiller », a écrit James Joyce. Dans ce dernier roman publié de son vivant, Aharon Appelfeld relève le défi : La Stupeur plonge ses racines dans ce qu'il y a de plus archaïque en l'homme - la soif de détruire et le besoin de réparer.